D'aller de tentatives en tentatives. De faire naître des mots pour le "dire", pour qu'ils traversent des corps.
Il s'est agi pendant quelques mois d'ouvrir un espace-temps à l'écrire, avec pour seul impératif que ce qui surgissait puisse être dit à voix haute.
Certains textes ont été écrits sur toute la durée, d'autres sont pour ainsi dire la seule preuve de passage d'un patient éclair. Pas de hiérarchie donc, dans ce qui suit, un recueil de ce qui est apparu entre l'encre et le papier, entre patients et personnels soignants avec la complicité d'un professionnel du texte dramatique.
Séances après séances, à l'Hôpital Saint-Vincent de Paul de Lille, des feuilles se sont remplies et des hommes et des femmes ont eu le loisir de rencontrer leur "être écrivant". Nous avons voulu aller au plus loin de la pudeur et du respect envers ce qui émergeait.
Les mots que vous pourrez lire ici n'ont donc pas été corrigés et existent dans leurs formes brutes et premières, sans altérations parce qu'il s'agit bien de mots faits pour traverser les corps, de sonorités magiques qui n'ont de sens que parce que, dans un moment éphémère, ils seront dits à d'autres, par d'autres.
Nous avons essayé d'écrire à l'hôpital sans velléité de soins ou de thérapeutique, nous avons écrit des mots que voici mis les uns à côté des autres pour trace d'un échange précieux entre l'art, la culture, l'hôpital et le poétique. "
Alain Cofino Gomez
Groupe Hospitalier de l'Institut Catholique de Lille - Alain Cofino Gomez, année 2010-2011
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