Il suffisait de refaire un peu de courrier, de plier puis mettre sous pli, fermer l'enveloppe, cacheter... le livre s'appelle 17 Avril 17 d'Eric Monbel. Des paysages, en monotypes, de tranchées, 14-18, de zones rouges, de gueules cassées, de brancards... un paysage gravé, silencieux... le seul texte "présent" est dans cette petite enveloppe fermée, tamponnée "American Red Cross", et insérée dans le livre, au milieu des paysages, au milieu des pages... comme une lettre oubliée par le temps, au creux d'un livre, qui tomberait entre vos mains, à décacheter, le bruit de l'enveloppe, déchirée, ouvrant sur une parole depuis longtemps sans voix... une lettre, le récit d'une journée au front...
Comme si toute parole, à postériori, semblait inutile. Non fondée.
Ce livre sortait lorsque le dernier poilu s'éteignait. Son titre, 17 Avril 17, fait référence aux premières séditions dans l'armée française, comme une chose oubliée, remise en avant, commémorée.
L'année prochaine sera la commémoration du début de la première guerre mondiale. Je trouve ça idiot de commémorer le début d'une guerre... La fin, oui. Le début, non.
Le livre est, de nouveau, disponible ici.
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