Très prochainement, à paraître : Balises Xp de Joël Kérouanton.
(...) Pour répondre à la vie il existerait différentes possibilités. L’abrutissement et le suicide seraient les possibilités offertes par la société actuelle. L’autre option, que nous privilégierons, ouvrira à une révolution ludique à base d’expérimentations. NOUS expérimenterons, en co-construction gogique – la gestion des services, de la vie en collectivité et les relations avec l’extérieur ; NOUS assurerons la restauration, le service en salle, la cafétéria, les courses, l’entretien, jusqu’aux toilettes, le tout en musique ; NOUS ferons le secrétariat, l’accueil, la comptabi – comme c’est écrit dans le projet péda - lité, le tout en musique ; NOUS nous occuperons de la bibliothèque, de l’audiovisuel, du photocopieur, le tout en musique ; NOUS rédigerons et publierons le Journal de gestion, le tout en musique.
Mais, pour rester dans un périmètre qui m’est cher, NOUS
procéderons, toujours ensemble (et en musique), à des expérimentations
artistiques. NOUS serons spectateurs, ensemble, face à un même objet culturel.
Que cet objet soit à réception directe (spectacle) ou différée (sculpture,
livre). NOUS assisterons à des spectacles vivants présentés par le théâtre
Athénor, NOUS attacherons notre regard aux installations du Centre d’art
contemporain le Grand Café, NOUS rencontrerons des invités de la Maison des
écrivains et traducteurs étrangers (MEET). NOUS tendrons vers une «réception créatrice», à
l’opposé de la classique «consommation culturelle». NOUS démontrerons que si
l’art crée de la liberté, au sens le plus concret, comme souplesse, comme
création de possibles, c’est tout autant chez celui ou celle qui le pratique
que chez celui ou celle qui le reçoit, corrélativement. Car chacun peut
produire du sens à partir d’une œuvre. Le sens ne préexiste pas. Le sens se
produit dans la rencontre. Le sens est vivant.
NOUS mettrons sur le même plan le rapport à l’œuvre (ce que
je vois), le rapport au public et à l’espace (ce que je vis avec les autres
spectateurs) et le rapport à soi (ce que je me raconte). À l’instar de l’ami
Marcel Duchamp, NOUS considérerons que le regardeur fait l’œuvre. Et notre
œuvre, NOUS la ferons émerger sous forme d’attrapes-traces
– écriture, dessins, photographies : en matière de regard,
les possibilités sont pléthores pour sortir du fameux «j’aime/j’aime pas»,
formuler une critique, une pensée, et dire la poésie : ce qui reste de vivant
en nous une fois l’exposition, le livre ou le spectacle achevés (...).
xp, Joël
Kérouanton, édition nuit myrtide, Lille, 2009
Une série d'enregistrements liés au projet sont audibles ici...
Visite chantée d'une exposition, "La Chambre à coucher de ma femme" de Guillaume Leblon,
par Manon Tirloy: ici
Conversation de comptoir autour de la même exposition: ici
Des chants collectés par Christine Leboutte au Lycée Xp : ici
A venir....
# 18 La petite rivière / Anne Sylvestre
(à vous de trouver l'original, nous n'avons pas les droits...)
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